dimanche 4 septembre 2011

Le colosse de Maroussi

"Le français dresse des murs autour de sa conversation, comme de ses jardins : il met des limites a tout pour se sentir chez lui. Au fond, il n'a plus confiance en ses semblables; il est sceptique parce qu'il ne croit pas à la bonté innée de l'homme. Il est devenu réaliste parce qu'il est prudent et pratique. [...] Avec le français, l'amitié est un processus lent et laborieux : il faut parfois toute un vie pour faire de lui votre ami. C'est dans les rapport superficiels que le qu'il se montre sous son meilleur jour; là ou il y a le plus de risques à courir et ou l'on n'engage pas l'avenir. Le mot ami lui-même ne contient presque rien de la saveur de friend, comme nous le sentons en anglais. C'est mon ami ne peut se rendre This is my friend. Cette forme anglaise n'a pas d'équivalent en français. C'est une lacune que l'on a jamais comblé — comme pour le mot home. La conversation se ressent de détails de ce genre. Rien, bien sur, ne s'oppose à ce que l'on ait une conversation, mais elle sera difficilement de cœur à cœur. On a dit et répéter que la France entière est n jardin, et pour qui aime la France autant que je l'aime, ce peut-être un magnifique jardin. Pour ma part j'ai trouvé en elle guérison et paix de l'esprit; je m'y suis remis des chocs et meurtrissures que j'avais reçus dans mon pays. Mais vient un jour où l'on est de nouveau solide et vigoureux et ou cette atmosphère cesse d'être nourrissante. On aspire à s'échapper, à éprouver ses force. Alors l'esprit Français ne suffit plus. On a envi de se faire des amis, de ses créer des ennemis, de regarder par de-là les murs et les carrés de terre cultivé. On à envie de plus penser en terme d'assurance sur la vie, de secours aux malades, de retraite des vieux, etc."


"La maîtrise des grandes choses vient de l'exercice des bagatelles;"


"Je suis assez fou pour croire que l'homme le plus heureux sur terre est celui qui à le moins de besoin."


"L'argent, voila une chose que je n'ai jamais eue; je n'en ai pas moins mené une vie riche et, dans l'ensemble heureuse. Pourquoi aurais-je besoins d'argent, aujourd'hui ou plus tard? Chaque fois que j'ai été désespérément dans le besoin, j'ai toujours trouvé un ami. Je vais présumant que je compte partout des amis. J'en compterai de plus en plus, à mesure que e temps passe. Si je venais à avoir de l'argent, je risquerai de devenir insouciant, négligeant, de croire à une sécurité qui n'existe pas, de mettre l'accent sur des valeurs qui ne sont que vide et illusions. Je n'ai pas d'appréhensions devant l'avenir. Les temps qui viennent seront sombres; l'argent y sera moins que jamais une garantie entre le mal et la souffrance."
Henri Miller