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mardi 28 avril 2015
samedi 21 mars 2015
lundi 26 janvier 2015
samedi 27 décembre 2014
mardi 23 décembre 2014
Hunky dot Dory
dimanche 30 novembre 2014
lundi 13 octobre 2014
mercredi 23 avril 2014
mercredi 9 avril 2014
dimanche 12 janvier 2014
mardi 7 mai 2013
samedi 5 janvier 2013
Le traîneau-échelle

Je l'ai d'abord regardé du coin de l’œil, en faisant la vaisselle, mais j'ai bien écouté. Ensuite j'ai cherché le texte sur internet, par fainéantise. Je n'ai rien trouvé et j'ai fini par le recopier. On devrait toujours recopier les textes qu'on aime, tout particulièrement quand on ne peux pas les lires. Merci Pauline.
"Cette nuit là dans les bois, le rossignol saigna tellement qu’il fit frémir les cœurs d'amour fait au couteau sur le tronc des arbres. S'il me fallait mourir un jour je voudrai que ce soit d'amour. Je partirai sur le traîneau-échelle tiré par le grand coq, montant ver le soleil, traversant l'arc-en-ciel de tous les feux d'artifices du monde, fleur multicolore clouée à la nuit d'un voyage, le dernier, celui des sept rennes et des petits enfants brusquement devenus grands. J'aime toute cette terre grasse et velue de tant d'herbe et de tant d'arbre, fendue de mille sillons, courue de petits hommes, grands et méchants, comme l'orage d'un cœur vendu à la sauvette sur l'étale du cinquième marchand de la foire à la ferraille. J'aime toute cette terre qui tourne à l'envers de la mémoire du temps.
Mon traîneau, notre traîneau, puisqu'alors tu étais avec moi, si près qu'aucun courant d'air ne passa entre les barreaux de l'échelle, traversa les nuages, la terre disparue. Je ne me souviens plus combien d'années se sont écoulées sur ce traîneau; on ne parlait jamais du temps car il n’existait pas. Le traîneau-échelle s'est arrêté devant la porte ouverte du paradis perdu. Et nous sommes descendu, séparé, l'un après l'autre. Le coq-cheval du grand voyage agonisait et pour fêter cela, du paradis, musique en tête, les saints sont apparus, sérieux et droits comme les mathématiques. Le temps alors se mit à exister; j'étais perdu là, le jour du premier jour, au premier coup de fusil, à la première larme, au premier cri, à la première douleur. Les saints avaient construit la réalité, le coq-cheval mourut. La porte ouverte du paradis perdu s'est refermée derrière nous, un battant sur toi, l'autre sur moi. Et toute l'horreur endimanchée de ce jour de fête m'est apparue, et tout se mit a tourner, le soleil, les heures, les roues, les têtes portées qui s'en allaient tomber dans un panier d'osier. Tout était structuré, tout portait un nom. On m'appela fou, et l'argent apparu, l'eau désormais pouvait éteindre le feu, et le feu dévorer les maisons. Ce fut le temps des hommes, il y eu le dix-septième parallèle, et les salaires de misère noire.
Les saints commandent aux hommes et les hommes les écoutent.
Je ne t'ai jamais revu, peut-être es-tu partis sur une montagne, là où naissent les rivières de l'arbre bleu. Mais un jour viendra, j'en suis sûr, où des hommes libres redécouvriront la beauté et l'amour, redécouvriront qu'ils sont hommes et fait pour vivre heureux."
Jean-Pierre Thiebaud
mercredi 5 décembre 2012
L'émeute tranquile d'Éric Antoine
Pour plus d'images d'Éric Antoine cliquez sur la photo
J'ai découvert Éric Antoine quand je lisait des SuGar, il y publiait des photos de skateboard, à l'époque où l'argentique coûtait cher, surtout lorsque la séquence était plus recherchée que le cliché seul, mais aussi où les boîtiers numériques, rares, étaient difficilement abordables. Éric Antoine faisait des photos donc, et n'a pas arrêté, toujours plus à la recherche du cliché qui compte. Non pas celui pris à la va vite avec son téléphone portable, ou avec le dernier reflex 25 mégapixels qui va remplir de photos le disque dur de votre ordinateur sans que vous ne preniez réellement le temps de les regarder, mais celui que vous aurez préparé, celui dont la beauté et la simplicité vous aura touché, celui pour lequel vous aurez été prêt à passer plusieurs heures pour le développer, plusieurs années pour apprendre une technique photographique ancienne, l'ambrotype. Un joli mini-documentaire, laisse la parole au photographe, afin de justifier des gestes à la précision d'orfèvre.

dimanche 10 juin 2012
De Rouille et d'Os
Sur mes lèvres, feutres, 2012
Le roulement gauche de la roue arrière droite de mon skateboard faisait un boucan pas croyable. L'anneau élastique avait dû s'échapper de son logement libérant la rondelle protégeant les billes. Par arc-boutement celle-ci bloquait la bague intérieure, qui, au lieu de tourner librement par rapport à sa grande sœur de l'extérieur crissait horriblement contre l'axe du truck. Les vibrations remontaient jusqu’à ma cheville, puis jusqu'à mon genou par l’intermédiaire de mon tibias et des oreilles écorchées des passants qui me jetaient des regards fusillant, d'autant plus que mes roues d'uréthanes de dureté supérieure claquaient à chaque interstice séparant les dalles des rues piétonnes du centre de Thionville. Celles-ci sont assez petites et ma vitesse avoisinant celle de croisière d'un vélo de ville, je vous laisse imaginer le désagrément causé. La torture pour les consommateurs des bistrots en terrasse à cessé lorsque je suis entré dans le petit cinéma du centre. Une fois n'étant acquitté des 6 euros en échange du petit bout de papier carré habituel et du rangement de ma planche dans un coin "surveillé" de l'entrée, j'ai pu m'installer, transpirant à grosse gouttes dans les sièges bleus et molletonnés au troisième rang. La rangée était vide et la salle de comptait que quelques spectateurs. Le film à commencé presque instantanément. La suggestion dans les films de Jacques Audiard est la liberté du spectateur. La liberté de deviner ce que disent les lèvres de ces visages filmés de dos, la mise au point oscillant de la nuque —à la naissance de la chevelure— au dos le l'oreille puis la nuque à nouveau, le tout bercé par la musique éthérée de Bon Iver. Dès la moitié du film —notion assez vague reposant sur une mesure très personnelle du temps, pondérée par l'action des différentes séquences du film et ses scènes de coït— j'ai eu envie de pleurer, ne sachant pas très bien si c'était parce que les moues de Marion Cottillard me rappelaient trop cruellement les demi-sourires d'une autre, ou juste parce que j'en avait besoin. Les larmes ont fini par couler au moment même où celles, touchant le sol, du personnage principal illustrent parfaitement que, non, les garçons ne pleurent pas. J'étais seul dans la salle lorsque je me suis levé, j'ai dis bonjour puis au revoir à l'ouvreuse qui en à rit, récupéré mon skate et je suis sorti du cinéma ébloui par le soleil et des larmes séchées le long de mes joues.
8/06/2012

mercredi 6 juin 2012
dimanche 3 juin 2012
dimanche 15 avril 2012
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dimanche 19 février 2012
mardi 14 février 2012
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