dimanche 11 décembre 2011

Bertrand Belin à Mancieulles (54)




   Vendredi soir en rentrant du boulot, je suis tombé sur cette émission sur France Inter. Une assez bonne façon de débuter son week-end, en compagnie de The Dø et Bertrand Belin, dont, ô coïncidence, j'ai parlé il n'y a cela que quelque jours ici. Mais je n'étais pas au bout de mes surprises vu qu'a la fin de l'entrevue, notre dandy de l'effacement, place, comme si la comm' était un don (un de plus) dont sa voix veloutée ne serait que le parfait médium, «Si vous voulez venir à Mancieulles près de Nancy, où je joue demain...». On lui pardonnera, dans notre infinie bonté, que Mancieulles, située à côté de Briey, soit bien plus près de Metz que de Nancy, bien qu'en Meurthe-et-Moselle. Cela nous amène — assez laborieusement je dois dire, mais si moi je suis contraint et forcé d'écrire toutes ces enluminures linguistique, vous, vous avez le droit de les sauter — au fait que Briey, Metz ou bien même Nancy est assez proche de chez moi pour que je fasse le déplacement.
   Après une ellipse temporelle de mon week-end, dont la partie la plus intéressante a été rapportée ici, me voila, samedi soir, au bar du théâtre dans lequel se tient le concert, ma place posée sur le comptoir, entre ma bière et moi. Après une première partie plutôt réussie, Raspail à donné le ton, l'humour sera le seul moyen d'animer cette salle confortablement assise dans des sièges rouges et molletonnés.
   J'ai l'impression que le public lorrain est assez particulier, du moins dans ce coin la de là Lorraine. Fidèle à lui même, il est distant et statique, n'hésitera pas a renvoyer la balle, si on lui la lance, sans pour autant se sentir obligé de prendre part au jeu. Ça avait déjà perturbé Bruce et Guérin a Montoy-Flanville. Je ne sais pas si ça a fait le même effet à Belin, toujours en est-il, son arrivée sur scène, noyé dans un excès de fumigène à permis de se faire une idée très claire (malgré la fumée) de la suite. Long ré-accordage, pour ne pas écorcher l'oreille musicale qui fait la renommée des lorrains dans la France (le monde?) entier (dixit le chanteur), discutions à propos des animaux présents, et absent (Barbara, R.I.P.) des ses chansons, une certaine auto-dérision : «Vous aurez compris que mes chansons ne racontent pas vraiment les choses de façon claire... On va continuer comme ça dans cette... esthétique»*. Celles et ceux qui n'ont pas écouté le dernier album de Bertrand Belin, Hypernuit, ne comprennent peut-être pas ma surprise quant à la présence de l'humour dans ce spectacle. Il faut savoir que la musique de Belin mêle une lourde mélancolie, traînante et lancinante, toute empreinte de chaleur et de poussière. Le genre de tristesse agréable qui vous berce. Mais on n'imagine absolument pas que l'humour puisse introduire convenablement cette ambiance. Je ne sais pas si c'est le charisme exacerbé du personnage, ou la forte cohésion qui règne entre les musiciens sur scène, ou encore la nuit brumeuse et givrée au milieux des (reste de) haut-fourneaux (serait-ce ça l'hypernuit?) qui à débarrassé le chanteur de cette lourde tâche. Toujours en est-il que ça marche, le concert est ponctué de légèreté et de classe. On aura jamais vu un artiste autant décrire sa musique des mains tout en jouant de la guitare, toucher ses musiciens après un morceau particulièrement réussi, danser avec sa Gibson ES-335 (capricieuse à garder l'accordage, mais cela est peut-être dû a son grand âge...), inviter une charmante choriste-archéologue de l'architecture (presque) locale qui a participé à l’enregistrement du disque, sur La Chaleur, la rappeler pour les adieux, et remercier le public d'être venu. Je n'insisterai pas sur le passé musical de l'individu, wikipédia est là pour ça, et sa batteuse qui assure les chœurs avec brio et talent sans délaisser ses percussions, vous avez pu la voir à l’œuvre .

P.S. : À défaut d'être un billet hyperbien, ce sera un billet hyperlié.

* Cette citation, contrairement à la précédente qui a été enregistrée, n'engage que ma mémoire et non les paroles exacte du protagoniste.

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