samedi 5 mai 2007

Pour tant qu'il y aura des hommes

« Je pense que l’humanité n’est pas nécessairement la favorite de la nature, que l’humanité peut très bien disparaître, que nous ne sommes pas une espèce sacrée, qu’il y a eu dix millions d’espèces animales jusqu’ici tandis que neuf millions ont été éliminés. On n’est pas une espèce élue comme on l’a cru pendant longtemps, la nature peut très bien se passer de nous. »


« Dans un millénaire on parlera encore de ce millénaire. On ne sait jamais ce que le passé nous réserve, mais l’avenir ne reviendra pas. Et dans ce millénaire, c’est ce siècle qui fera date, et qui fera tache, un siècle de turpitudes. Nous en sortons exténués, inhibés, esquintés, la queue entre les jambes de l’humanité.
Nuit et goulags, charniers et brouillard. Dans la nuit les feux d’artifices projettent les ombres de la Kolima, d’Hiroshima et des trains pour Auschwitz, plutôt que le premier pas d’un homme sur la lune. Einstein tire la langue ou la beauté d’un Lagardère. Mais l’une des ruses de l’histoire veut que les siècles commencent et finissent là où ils veulent. Ainsi de Sarajevo à Sarajevo notre siècle a pris fin dans les débris de la chute du mur de Berlin. Fini le siècle des grandes impuissances, voici venu le siècle de l’évidence. Fin de l’histoire, pensée unique, nouvel ordre mondial. “Plus rien à voir, circulez.” Nous avons obtempéré, nous circulons, sans rien voir. »

Daniel Mermet

Textes mis en musique par les Ogres de Barback, extraits respectivement du dvd “Conteur d’étoiles” et de “Las-bas si j’y suis, carnets de routes”. À écouter et à entendre.




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