Canon EOS 400D - 35/105
samedi 16 décembre 2006
samedi 9 décembre 2006
Hémorragie
Mon stylo ne voulait plus écrire alors je l’ai ouvert en deux. Comme ça, d’un coup sec. Son corps s’est fendu tout en longueur. De son cadavre émacié s’écoule le sang bleu avec lequel j’aurai tant aimé tatouer des arabesques de chimères sur de fines tranchesde cellulose. Et peut-être que ces chimères se seraient alors dressées du papier pour venir m’emporter, accroché à leurs longs poils mordorés vers ces pays où les stylos ne tombent jamais à sec. Mais au lieu de ça, l’encre continuait de couler, désagrégeant le papier, qui, parce qu’il ne pouvait plus avaler le liquide bleu, explosa en mille confettis mouillés. Et elle coulait toujours, à croire que tous les stylos du monde pleuraient de cet autodafé in vitro. Le sang bleu qui ne tenait plus sur mon bureau a commencé à inonder ma chambre, gonflant la moquette et décollant le papier peint. Les plaintes, fidèles à elles-mêmes se plaignaient tout comme les portes qui se portaient afin d’éviter d’avoir les pieds mouillés. Et moi, spectateur de ce déluge céleste, j’observais sur ma règle le niveau monter. L’encre était épaisse et je me demandais comment un tel liquide pouvait être fertile d’autant de mot, d’idées et de sensations. Mais c’est en regardant de plus près que je vis une multitude de petits frissons qui nageaient à l’intérieur, comme autant de cheveux emportés par un courant invisible. L’encre m’arrivait maintenant jusqu'à la taille, et comme j’ai une assez grande taille le niveau n’était plus très loin du plafond. N’ayant pas très bien dormi la nuit dernière, je me sentais à bout de forces et peinais à me maintenir à la surface. C’est lorsque je sombrais dans le liquide poisseux que je me rendit compte de mon erreur, du gâchis que j’avais provoqué, de tous ces mots noyés dans cette orgie encrière. Et mon dernier souhait fut que cette encre fut utilisée pour écrire cette histoire.
P.S. : Ecrit avec un stylo “don du sang”
Logique

Un juge brésilien a refusé d'incarcérer un voleur. "Une société qui élit et réélit indéfiniment des caciques qui pillent les deniers publics, c'est une société qui accepte qu'un juge remette en liberté un citoyen qui, lui, a milles raisons [de voler]", a déclaré le magistrat, Adegmar José Ferreira. Le prévenu, 20 ans, "sans emploi", "noir" et dans "une situation d'extrême pauvreté", a donc été remis en liberté.
samedi 25 novembre 2006
sans commentaires
"les propos racistes, quelque soit leur nature, sont honteux et indignes et doivent être condamnés"

dimanche 19 novembre 2006
L'Auberge Espagnole - Les Poupées Russes

‘06
FRI 11-17
22 : 42
ceci est l’article que je n’écrirai pas sur l’Auberge Espagnole.
j’veux repartir je veux vivre viens avec moi
« c‘est dingue comme ces moments supra cons, sont forts, un truc qui dure en tout et pour tout 12 secondes dans ta vie et qui te reste gravé profondément pour tout le restant de tes jours »
« c’est en partant loin avec quelqu’un qu’on peut savoir si on est proche »
samedi 18 novembre 2006
Un Amour de Parpot
« […] j’ai commencer à penser à toi quand tu n’étais pas là, puis à penser tout le temps à toi au point que rien n’avait plus d’importance que la prochaine fois où j’allais te voir. Mais je savais pas que c’était cet état de manque qu’on appelle l’amour, parce que dans les livres c’est toujours raconté différemment, avec d’autre mots et dans la vérité de la vie, c’est finalement plus simple d’être amoureux et plus pénible aussi »
Vous les croisez tous les jours, ces éclopés de la vie, paraplégiques, sourds, muets, unijambistes ou manchots, mais aussi ces “insuffisants d’esprits”. Vous savez, tous ces gens dont vous détournez le regard quand vous les croisez dans la rue par ce que votre maman vous l’a toujours répété quand vous étiez petit(e) : « Ne regarde pas comme ça ce monsieur en chaise roulante, c’est pas bien ! ». Ne vous êtes-vous jamais demandé ce qu’est leur vie lorsqu’ils descendent du train, qu’ils tournent au coin de la rue ? Est-ce qu’il existe des employeurs qui ont bien voulut leur donner une chance de s’intégrer à la société, est-ce qu’il existe des hommes ou des femmes qui ont bien voulu leur ouvrir leur cœur. Moi, je ne sais pas, mais Alain Monnier a essayé de s’imaginer. Il n’a pas pris des personnages “hors du commun”, pas de trisomique aux capacités divinatoires, pas de multimillionnaire mutilé par un psychopathe sadique, payant des tueurs à gages professionnels armés jusqu’aux dents pour assouvir sa vengeance, non juste une jeune fille coincée sur un fauteuil roulant à cause d’un banal feu rouge grillé. Pas de services secrets, pas de F.B.I., juste les couloirs du Ministère des Affaires Intérieures. Un livre humain et touchant, qui saura peut-être vous faire revoir le sens du mot “pardon”.
Lucky Number : Slevin

Parfois je me demande, quel genre de personnes inventent les scénarii de films. Alors j’imagine un mec complètement farfelu, échevelé, tapant sur une vielle Remington déglinguée, dans une chambre d’hôtel miteuse et complètement délabrée, ou bien un autiste cloîtré dans un monde où le chemin le plus court entre deux points est la montagne Russe et où lorsque tu mets le pied dans le gouffre d’une bouche d’égout et ben tu te retrouves dans les bras d’une belle jeune fille au lieu de pester sur ton pantalon déchiré et puant… C’est ce que j’ai pensé lorsque j’ai vu L’Armée des 12 Singes, Memento, Fight Club aussi, et tant d’autre encore. C’est aussi ce que j’ai pensé quand j’ai vu Lucky Number : Slevin. Une fois qu’on a vu la fin, essayer de raconter le synopsis paraît désuet, et très compliqué surtout que l’intérêt n’est pas là. Disons que ce film vaut le coup d’être vu pour son scénario, pour ses acteurs, Lucy Liu tout a fait charmante, Morgan Freeman classieux, Bruce Willis mystérieux, un peu comme dans Incassable, et bien sur l’acteur principal, Josh Hartnett, qui cache bien son jeu, et c’est le moins qu’on puisse dire, et pour son réalisateur, Paul McGuigan, qui nous montre ça de façon très agréable.
dimanche 22 octobre 2006
L'Ecrevisse
- Il y en avait onze litres, dit le boulanger. - J'en ai perdu quelques litres, s'excusa Théjardin. Le sommier n'est pas très étanche. - Elle n'est pas pure, ajouta le boulanger. Si on la comptait pour dix litres, ça serait plus juste. - Vous vendez les onze litres quand même, dit Jacques. - Naturellement, dit le boulanger, mais j'aurai la conscience troublée. Cela doit compter. - J'ai besoin d'argent, dit Jacques. Je ne joue pas depuis trois jours. - Je n'ai pas beaucoup d'argent non plus, dit le boulanger. Une voiture de vingt-neuf chevaux coûte cher d'entretien et les domestiques me ruinent. - Qu'est-ce que vous pouvez me donner? demanda Jacques. - Mon Dieu! dit le boulanger, je vous en offre trois francs le litre, et les onze compteront pour dix. - Faites un effort, dit Jacques. Ce n'est pas beaucoup. - Bon! dit le boulanger. J'irai jusqu'à trente-trois francs, mais c'est une escroquerie. - Donnez, dit Jacques. Le boulanger tira de son portefeuille six coupures de sept francs. - Rendez-moi neuf francs, dit-il. - Je n'ai que dix francs, dit Jacques. - Cela fera l'affaire, dit le boulanger. Il empocha l'argent, souleva le seau, et se dirigea vers la porte. - Tâchez de m'en faire d'autre, dit-il. - Non, dit Jacques. Je n'ai plus de fièvre. - Tant pis, dit le boulanger, et il sortit. Les mains de Jacques remontèrent à sa tête et il se remit à caresser ses os déformés. Il tenta de soulever son crâne; il aurait voulu en connaître le poids exact, mais il devait attendre d'être tout à fait guéri, et puis son cou le gênait.
dimanche 15 octobre 2006
Je voudrais pas crever (suite)
J'aurai du m'en douter, ça m'apprendra a ne pas avoir les avoir lu, mais ce poème repris par tant de bouches : Reggiani, Lavilliers, Les Têtes Raides, est en fait un poème de Boris Vian tiré du recueil du même nom.
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un côté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l'étrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algue
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleurs
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir
Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche
Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qui est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort..."
samedi 14 octobre 2006
Sur le bord de la rivière Piedra...
« J’aurais pu. Nous ne parviendrons jamais à comprendre le sens de cette phrase. Car, à chaque instant de notre vie, certaines choses, qui auraient pu arriver finalement, ne se sont pas produites. Il y a des instants magiques qui passent inaperçus et puis tout à coup la main du destin change notre univers »
« La sage n’est sage que parce qu’il aime. Le sot n’est sot que parce qu’il prétend comprendre l’amour »
Paulo Coelho
samedi 7 octobre 2006
La flèche ou la douleur
Elle te frappe comme un éclair, s’agrippe à tes nerfs, y grimpe. Tu suis son chemin, la vague de chaleur touche ta colonne vertébrale et tu frémis. Elle n’a pas encore atteint ton cerveau que tu ne peux déjà plus rien faire d’autre que d’y penser. Son escalade de ta moelle épinière à engourdi tous tes membres, pour mieux ressentir le palpitement rougeoyant de son épicentre. Ca y est, elle est arrivée à la cime, et prend place dans ton cerveau. Elle s’y installe fermement, et à cet instant précis tu comprends que tes espoirs d’y échapper sont vains, la ligne de non retour est franchie, le tambourinement sourd sur les parois de ton crane te le rappelle, ta vue se trouble, elle occupe tous tes sens. Tu ne peux plus cesser d’y penser, elle est là brulante, pointue et ne s’effacera que pour laisser sa place a une autre.












